En échangeant avec les uns et les autres, un constat s’impose : la recherche de personnel qualifié est devenue un défi constant.
Elle vise à compenser le turn-over, particulièrement marqué dans notre profession. Les offres d’emploi de pâtissiers et de chocolatiers sont nombreuses sur les différents supports qui nous permettent de les diffuser. Et le constat est affligeant : il est particulièrement difficile de recruter ! Pourtant, comme je le rappelais encore dans un édito récent, notre acharnement à former est considérable. La formation par apprentissage fait partie intégrante de notre culture, puisque nous en sommes bien souvent issus nous-mêmes.
Dans ma génération, lorsqu’un contrat arrivait à son terme, nous cherchions du travail en amont pour ne pas rester sans rien faire, ni sans revenus.
On ne pensait même pas à s’inscrire au chômage. En général, un contrat en suivait un autre. Pour la plupart d’entre nous, nous n’avons jamais connu le chômage. Et pour cause : il est nécessaire de rappeler ce qu’est réellement ce dispositif, tant il est galvaudé. Notre système social, qu’il s’agisse du chômage ou de la maladie, est exceptionnel, car il nous soutient en cas d’accident de parcours. Oui, il s’agit bien d’une assurance ! À l’image de celle de mon logement : je verse une cotisation dans un pot commun, qui viendra soutenir l’un d’entre nous en cas de sinistre.
Il est entendu que chacun peut y prétendre : c’est un droit.
Mais lorsque j’entends : « J’ai cotisé, donc j’y ai droit, donc je récupère ce que j’ai versé », on s’éloigne totalement des fondements de notre système social. Nos apprentis, en contrat à durée déterminée, le savent bien : ils peuvent prétendre aux indemnités chômage à l’issue de leur formation. Et ils ne s’en privent pas. Or, notre système est si peu incitatif au retour à l’emploi qu’il est aujourd’hui plus facile d’y recourir que de se remettre aussitôt au travail. Je ne veux en aucun cas généraliser ni stigmatiser qui que ce soit.
Mais lorsque nous avons environ 10 000 candidats au CAP, 2 500 en Mention complémentaire et 1 200 en BTM, et que nous rencontrons, malgré tout, des difficultés à recruter, nous sommes en droit de nous interroger !
Au cours de l’été, nous avons écrit à la ministre du Travail pour l’alerter de cette situation. La nôtre n’est pas isolée. Le système d’assurance doit se renforcer pour éviter la facilité et continuer à répondre aux véritables situations délicates, celles de demandeurs d’emploi qui en ont réellement besoin.